Imaginez une seconde que chacun de vous soit un grain de poussière.
Vous êtes sur votre bureau ou collées à la semelle d’une chaussure. Vous tournez la tête et regardez à gauche / et à droite / et
Tout à coup vous vous rendez compte que vous êtes entourées par des grains de poussière tout comme vous. C’est une marée de grains de poussière qui ont des différences bien sûr, comme une coiffure ou une tenue différente, mais peuvent être quand même chacun votre jumelle. Et maintenant, vous vous mettez à songer sur le fait que vous êtes juste sur UN bureau ou collé à UNE semelle parmi des centaines de milliers, voire des milliards de bureaux ou semelles dans le monde, chacun avec des centaines de milliers de grains de poussière. (1)
Félicitations, vous avez commencé à comprendre la philosophie.
Je pense qu’on peut tous être d’accord, la philosophie est importante. Elle a fait avancer notre société et notre esprit depuis des siècles. Mais est-ce que ça vaut la peine d’y penser, c’est entièrement une autre question.
Et pour trouver la réponse, il faut qu’on définisse “valoir la peine”.
Que veut dire “valoir la peine” ? Peut-être le fait d’avoir la même valeur d’une candidate présidentielle ? Ou quand quelque chose vous rapproche de votre objectif dans la vie ? Ou même lorsque le bien d’une chose l’emporte sur le mal ?
Du coup, quel est le but de la vie, et est-ce que la philosophie nous en fait rapprocher ? Et qu’est-ce que le “bien” et le “mal” de la philosophie ?
Le but de la vie pour beaucoup de gens, c’est d’être heureux et aussi de faire quelque chose de percutant dans leur vie. Dans cette situation-là, la philosophie est aussi utile qu'une fourmi pour bouger une montagne (2). L’imprévisibilité et l’inanité vers lesquelles la philosophie nous amène nous poussent loin de la croyance qu’on peut jamais être heureux ou que “quelque chose de percutant” existe même. Donc, bien évidemment, cela ne vaut pas la peine pour cette définition.
Pour l’autre définition, que “valoir la peine” veut dire que le bien l'emporte sur le mal, il faut d’abord trouver ce qui est le bien et le mal de la philosophie. Comme je l'ai déjà dit, la philosophie a changé la façon dont on voit la société et même l'être humain. Elle était très importante dans notre histoire, et continuera de l’être, mais elle nous apporte aussi son lot de mal (3).
En essayant de nous expliquer la vie, elle fait exactement le contraire. Elle nous dit qu’on n’est pas capable d’avoir une raison d’être et d’en chercher une est vain et inutile puisque l’univers est aléatoire et on n’est pas censé avoir un but dans la vie. On est comme n’importe quelle autre substance banale dans le monde: notre but est d’exister, tout simplement. Et cela n’est pas concluant pour une vie heureuse, du moins pas pour la majorité des gens.
Elle permet également de s’enlever le bandeau qui nous donne un semblant de contrôle que l’on pense avoir sur sa vie (4). Je ne dis pas que cela n’est pas correct, je crois vraiment que l’univers ne suit aucune logique et qu’on n’a pas de contrôle. En revanche, cette croyance ne donne absolument pas lieu au bonheur. Et oui, peut-être s'empêcher d'être intelligent ou de voir la vérité c’est mauvais, mais vous préférez lequel : le bonheur, la motivation, et la volonté ou la compréhension au détriment de tout ça ?
Clairement, la philosophie n’ajoute aucune goutte d’eau dans le seau de bonheur. Justement, elle est comme un trou au but du seau, laissant l’eau s’en écouler (5). Du coup, si le but de votre vie est d’être heureux, il va falloir que vous vous en éloigniez le plus loin que possible.
Métaphore - on est tous les grains de poussière pour montrer qu’on est tous très petit dans l’ordre des choses.
Comparaison directe - une fourmi par rapport à une personne
Une expression - “son lot de mal”
Une expression - “enlever le bandeau”
Une métaphore - des gouttes d’eau dans le seau de bonheur
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