Bonjour Julia, Bonjour à tous!
Il y a cinq mois que le monde pour les femmes aux États-Unis a été bouleversé. Le vendredi 24 juin la Cour suprême des États-Unis a enterré le droit constitutionnel à l’avortement, permettant à une poignée d’États comme le Texas, l’Arizona et l’Alabama de bannir immédiatement les interruptions de grossesse sur leur sol. Cette révocation a été possible parce que le droit d’avortement n’était qu’un emblématique arrêt qui a été adopté en 1973 sur le nom “Roe v. Wade”. Les neufs juges de la Cour suprême, dont trois ont été élus non sans polémique par Donald Trump, ont été fortement accusés d‘avoir pris une décision idéologique et non juridique. Cependant ils ont rappelé que l‘arrêt avait d’une certaine manière violé la séparation entre l’État fédéral et les États fédérés puisque la santé publique est de l’apanage de chaque État. Ce volte-face historique a créé une grande discussion et on ne peut pas croire que ce changement ait été possible si facilement sans l’avoir attaqué.
Une décision inattaquable juridiquement, d’après Olivier Piton, avocat en droit public français, européen et américain. La Cour suprême des États-Unis est en effet la plus haute juridiction du pays. Le président lui-même ne peut pas contester l’avis des six juges qui ont décidé de revenir sur le droit des états de gérer l’avortement. La seule possibilité pour court-circuiter la décision de la Cour suprême est d’adopter une loi dans la voie législative mais à cause de la grande force des républicains au Congrès cette solution n'apportera aucune chance de succès. À ce moment, c'est absolument illusoire de penser qu’une solution juridique et légale existe. On se pose donc la question si la droite conservatrice a vraiment triomphé sur l'autodétermination des femmes ou si elle a conservé la dignité de l'enfant. L'autodétermination des femmes et les droits des femmes ont été restreints pendant toute l’histoire et sont jusqu’à aujourd’hui pas complètement égaux avec ceux des hommes. Une phrase marquante concernant ce sujet est la phrase de Simone de Beauvoir qui a dit, et je cite: ”n’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne seront jamais acquis. Vous devrez rester vigilants votre vie durant.” La crise politique aux États-Unis a donc commencé une régression des droits des femmes jusqu’au point où les femmes ne peuvent plus décider si et quand un enfant peut naître dans des conditions acceptables. L’autodétermination est exactement ça: prendre des décisions et être son propre maître, être propre maître de son corps. Le corps est sacré et si on parle de l'autodétermination on mentionne souvent les viols, qui ont atteint le nombre de 98’213 en 2019 aux États-Unis et qui peuvent susciter des grossesses. L’autodétermination des femmes est ici violée deux fois: Pendant le viol, qui ne respecte non plus la dignité, et pendant la grossesse parce que la femme n’a choisi ni l’un et ni l’autre. Quand l’autodétermination est si restreinte on attend des avortements illégaux moins sécurisés qui peuvent apporter la perte des vies. C‘est parce que l‘homme a toujours cherché l‘autodétermination absolue peu importe le coût.
L’enfant d’une grossesse indésirable garde sa dignité mais ça coûte très cher et le rapport qualité-prix n’est pas garanti. La qualité de la vie de l’enfant va être restreinte dans beaucoup de cas. Il grandira dans des mauvaises conditions parce que la mère n’était pas prête à en avoir un. Cela crée en effet une situation où l’enfant ne reçoit pas le respect qu'il mérite et c’est le contraire de la dignité.
Quoi qu’il en soit, l'autodétermination et la dignité sont deux mots qui pèsent très lourd et on doit les mettre sur une balance pour définir la valeur la plus importante. C’est clair que ce petit changement d’un droit important a modifié beaucoup de choses dans la vie des américaines et il est incertain ce que l’avenir apportera. Il est présumé que la Cour suprême, dont la majorité des juges, qui sont nommés à vie, est conservatrice, reviendra ces prochains mois sur d’autres droits comme le mariage pour tous ou la contraception mais ça pourrait aussi affecter des décisions sur le climat et sur l’immigration.
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