Trop souvent quand on pense à un manque des droits de l'homme, on pense tout de suite à l'inaccessibilité à l’éducation de jeunes femmes en Inde, à l'exploitation des ouvriers de Apple en Chine ou à l'arrestation des homosexuels en Tchétchénie. Pourtant, il ne faut chercher très loin pour se rendre compte que même chez nous les droits de l'homme sont parfois violés.
9 février 2018. On est à la frontière entre la France et l'Italie, plus précisément à Bardonecchia, où, pendant la nuit, Destinity, une femme nigérienne au septième mois de grossesse, a essayé de rejoindre sa sœur en France en traversant le Colle della Scala avec son mari pour soigner un lymphome qui avait grandi dans sa poitrine qui lui empêchait de respirer. La gendarmerie française les a interceptés et repoussés en Italie en les laissant devant une gare, malgré le froid, sans même appeler un médecin. "les autorités françaises semblent avoir oublié l'humanité, les courriers traitent mieux leurs paquets" a déclaré Paolo Narcisi, qui s'occupe d'assister les migrants de Bardonecchia. Elle a ensuite été hospitalisée à l'"Ospedale di Sant'Anna", où elle a réussi à donner le jour à son enfant, Israel, avant de mourir.
10 mars 2018. Benoit Ducos, guide alpin français, a été arrêté par la gendarmerie parce qu'il a prêté secours à une femme en travail et qui risque cinq ans de prison pour l'avoir aidé. "Secourir n'est pas un crime" est le titre d'une campagne de solidarité qui a été lancé en sa faveur.
De plus, l'association Oxfam a dénoncé les maltraitances de la gendarmerie française sur les enfants migrants qui de Ventimiglia essaient de rejoindre la France. "Ils arrêtent les enfants seuls et les obligent à marcher ou à monter sur des trains directs en Italie en altérant leurs documents pour faire semblant d’être majeurs ou de faire croire qu’ils veulent rentrer en Italie", "ils sont victimes de maltraitances physiques et verbales", "ils leur coupent les semelles des chaussures et leur volent la carte de SIM" et "ils sont détenus dans des cellules sans nourriture et sans couettes".
En écrivant cela, je n'ai pas voulu écrire un article "anti-France" ou "anti-gendarmes", au contraire la France a montré plusieurs fois au monde les avantages de l'intégration et son habilité à la rendre possible. Je souhaite plutôt donner voix à ces événements et à ces personnes qui n’en ont pas. Nous devons ouvrir nos yeux et comprendre que cela se passe chez nous et que c'est nous qui avons le pouvoir de changer cette réalité.
Source : larepubblica.it
Article de Laura Duo'
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