Quand on nous la pose sur la table, nous ne pensons même pas à sa grandeur, à son haut niveau de cholestérol, au mal de ventre qui va ruiner notre lendemain. Non, la toute première pensée qui hante l’esprit de la victime de sa propre cible est ce doute agaçant de comment va-t-il la manger? Quelle façon sera la plus éthique afin de l’ingérer tout en savourant les diverses planètes auxquelles ce plat le transporte?
Se composant de tellement de goût gras dont l’union devrait être considérée comme un plaisir déplaisant, offrant de la joie au malheureux, du malheur au joyeux. Nous restons bouche ouverte devant cette reine aux haricots rouges, au riz blanc et à la viande rouge; ayant des bijoux pas du tout ordinaires qui la rendent aussi majestueuse, si puissante, capable de nous rassasier à la première cuillère. Les colliers de banane mûre et de chicharron bien frit, les bagues d’avocat, d’arepa, d’hogao et de guiso, de la coiffure d'œuf et de chorizo. Bandeja Paisa, qu’est-ce que c’est que toutes ces richesses!
Nous ne savons pas si nous devons t’adorer en tant que déesse ou avoir peur de toi comme du tyran. Mais nous sommes certains d’une chose, ni la culpabilité, ni la satiété vont nous retenir de te dévorer toute complète.
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