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Interview de Juanita Torres

Dernière mise à jour : 31 mars 2019


Avec le cours de Journalisme nous avons eu la possibilité de faire un interview avec Juanita Torres. Elle a 34 ans, vient de Colombie mais vit depuis 14 ans en France. Le 30 avril 2004 son avion a atterri à Paris. Une valise plein de savons et shampoing dans la main. Mais la peur de la mère que les gens Français ne se lavent pas était superflue. En tant que fille au pair elle habitait chez une famille avec 4 enfants. Le jour elle allait à l’Alliance française pour apprendre la langue mais quand même elle avait déjà eu une année de cours de Français en Colombie, elle ne comprenait rien. Ni les professeurs, ni ​ les parents hospitaliers ​qui parlaient trop vite, ni les enfants qui voulaient toujours quelque chose. C'était très frustrant. Et les Français ne l’allégeaient pas beaucoup. Le temps à l’université n’était pas splendid. Elle ne se sentait pas très à l’aise parce que les Français sont différents des Colombiens, qui sont toujours très passionnés un peu fermées dans leur monde. Sauf ses amis Latino elle n’avait pas beaucoup d’amis et se sentait seule. Quand après 6 mois elle parlait déjà couramment français et ça a été un gros avantage. Mais elle y arrivait seulement parce qu’elle s’était obligée à parler seulement français, lire en français, écouter la radio en français et regarder la télé en français. Avec ses efforts et cette volonté elle a aussi dompté la peur de son travail actuel. Elle travaille comme assistante commerciale au Salon du Livre qui aura lieu cette année du 15 au 18 mars. D’abord elle ne voulait pas prendre le téléphone pour répondre aux clients et elle avait peur des conférences avec l’équipe du travail parce qu’elle pensait que les gens se​ ​ moquaient de son accent ou de son français. Mais elle se disait que comme ça elle ne peut pas continuer et elle a commencé de faire des efforts. Et ça, elle le souhaite à tous les élèves de EF. De se jeter dans une nouvelle culture et affronter des problèmes avec courage.





 

Transcription de l'interview


Vous sentez-vous française? Si oui, depuis combien de temps vous sentez-vous française? Quand est-ce que vous avez réalisé que vous étiez française?

Je me ne sens pas 100% française, parce que j’ai vécu la moitié de ma vie en Colombie, alors je me sens moitié colombienne et moitié française. Au début c’était un peu compliqué de s’adapter à la culture française parce que c’est très différent de la culture colombienne, donc pendant les quatre premières années j’étais plus colombienne et après je me suis dit la France est mon pays c’est une belle culture, je me sens bien et tout et maintenant je me sens française. Je suis partagée entre la Colombie et la France.



Quelle a été la partie la plus difficile de votre intégration en France?

Le plus difficile c’était les gens, parce que les Français ils sont un peu fermés, par rapport aux Colombiens ils sont très ouverts et les Français ils sont un peu fermés, au début c’était un peu difficile de se faire des amis francais.


En regardant en arrière, est-ce que vous voyez une structure dans la procédure d'intégration?

Il n’y a pas vraiment de structure en France, tu arrives et tu te sens un peu seul, tu ne sais pas quoi fair, tu ne sais pas ce qu’il faut faire, où il faut aller, quand tu es étranger tu dois aller au prefecture, tu dois faire plein de rendez-vous et tu ne sais pas, on se sent seul en tant qu’étranger. Il n’y a pas de structure, il n’y a pas de gouvernement qui dit “les étrangers venez, on va vous aider, on va vous donner un livret ou quelque chose” c’est un peu difficile parce qu’il n’y a pas vraiment de structure, on est​ ​ vraiment tout seul.



Quelles sont selon vous les caractéristiques les plus importantes pour pouvoir s’adapter à une nouvelle société?

Il faut être ouvert et il faut se dire: je suis en France et il faut que je fasse comme les françaises, s’ils mangent de grenouilles je mange de grenouilles, s’ils mangent les escargots, je mange les escargots, il faut s’adapter et il faut oublier que je suis Colombienne et il faut commencer à s’adapter à faire comme les Français parce que si tu restes dans ta mentalité colombienne tu continue a vivre comme une Colombienne tu ne vas jamais t’adapter en France. Il faut avoir un esprit ouvert et se dire: allez je me lance je n’aime pas comment ils mangent, je n’aime pas comment ils font, mais il faut s’adapter, c’est comme ca.


Êtes-vous venue en France déjà avec des connaissances sur la langue et la culture françaises ou était-ce la première fois que vous pratiquiez le Français?

J’avais fait une année de français en école en Colombie - en Alliance Française et après je suis arrivée j’ai fait une année à l’Alliance Française en France, parce que je ne connaissais pas EF, sinon j’aurais fait à EF.



Combien de temps avez-vous eu besoin pour parler couramment français?

Le six premiers mois en France je comprenais tout, parce que le premier mois je ne comprenais rien, ensuite au fur et à la mesure je comprenais un peu plus au bout de six mois je comprenais tout et au bout d’une année je parlais bien.


Quelle est la chose la plus importante pour apprendre une nouvelle langue?

Alors le plus important c’est de se mélanger avec des Français et vraiment partager avec les Français et avoir des amis Français parce que comme ça vous êtes obligés de parler français et même si vous êtes entre vous il faut parler en français même si vous parlez anglais, il faut se forcer à vraiment parler qu’en français, tout le temps, c’est la meilleure manière d’améliorer. Il faut regarder des series en francais, il faut lire en francais, vraiment tout en francais. On oublie anglais, on oublie espagnol, on oublie tout on fait que français.


Qu’aimez-vous et détestez-vous le plus en France?

Alors, j’adore la France, mais ce qui me choque encore c’est la fermeture des Français, les Français ils sont très fermés, ils ne vont pas venir te parler, c’est très difficile de se faire des amis et c’est ça qui me choque encore. ​Ainsi,​ les Françaises ils ne sont pas très familiales, nous en Colombie on est toujours avec la famille, on fait tout le temps des choses avec la famille. En France, j’ai l’impression qu’ils oublient un peu la famille, moi je parle à ma mère tous le jour et les Français ils parlent à leur mère, je ne sais pas, une fois par mois ou ils ne la voient pas souvent. C’est ça qui me choque encore.


Quelle est la différence la plus visible entre les Colombiens et les Français?

Les Colombiens, on est plus ouverts, on aime bien faire la fête, on parle fort, les Français ils sont plus calmes, plus fermés et ils sont tres organises aussi, il y a beaucoup de processus à respecter. Mais j’aime bien les Français, parce qu’ils sont super gentils aussi. C’est une belle différence, ce n’est pas bien d’être fermés mais c’est comme ça.


Quelle est la raison qui vous a amené à choisir la France comme pays pour faire vos études et travailler?

En fait, c’était un peu le hasard parce que moi je ne voulais pas faire mes études supérieures en Colombie, je voulais sortir et après le lycée je me suis dit j’ai envie de sortir, alors j’ai essayé les États-Unis, mais à ce moment là c’était très difficile pour les Colombiens et j’ai essayé l’Angleterre mais c’est très, très, très cher et ma mère m’a dit “non, c’est hors de question” et après c’était une amie d’un ami qui m’a parlé de la France il m’a dit “tiens, tu peux venir, ce n’est pas si difficile que ça” et ma mère m’a dit “apprends le francais, vas-y” et j’ai commencé à apprendre le francais, je ne connaissais rien du tout, je ne savais même pas où était la France.

Trouvez-vous que c’était plus difficile pour vous d’étudier en France comme une étudiante étrangère? Si oui, quelles étaient les difficultés?

Oui, c’était très difficile, parce que la langue n’est pas facile et c’était très difficile de se faire des amis et pour moi c’est important que quand tu viens à l’école d’avoir des amis. Et moi à l’université j’ai trop de mal à me faire des des amis Français, c’était ça le plus difficile. Et aussi la langue quand tu vas à l’université, que tu es à côté d’un​ ​ Français, quand tu dois prendre les notes en français, ça a été très difficile pour moi.

Est-il difficile de devenir une étudiante d’université française? Qu’avez-vous dû faire pour être admise?

Ce n’est pas difficile, en France on a beaucoup de choix il y a au moins une quinzaine d’universités publiques, il y a quelques écoles privées ou c’est un peu plus difficile mais ca reste facile. Il faut juste présenter un dossier avec les notes, la lettre de motivation - pourquoi vous voulez accédez à cette formation, il faut passer des entretiens mais voilà, si tu te prépares ça va. Moi, j’ai juste présenté le TOIC, c’est l’examen de français pour voir ton niveau de français, j’ai passé un entretien, j’ai écrit la lettre de motivation et voila. C’est comme ça.


Quel est que votre meilleur souvenir d’université?

C’est une question difficile, parce que l’université ici pour moi ça a été très, très, très difficile, parce que j’ai travaillais en même temps. Alors je n’avais pas beaucoup de temps de parler avec les gens , les cours étaient difficiles. Pour moi il n’y a pas vraiment un bon souvenir sauf les amis, que je me suis fait, mais ce n’étaient pas des amis françaises mais les amis latino, avez lesquels je reste au contact. Donc mon plus bon souvenir c’est les amis que j’ai pu me faire.


Comment décririez-vous votre expérience universitaire?

Très difficile, mais c’était une super belle expérience. Si je devais le faire, je le referais.

Quel est votre travail au “Salon du livre”?

Moi, je suis charge de marketing exposant au Salon du Livre de Paris, en fait je suis beaucoup en relation avec les exposants, je suis là pour les aider s’ils ont des questions sur tout, je vais développer un peu plus pendant ma présentation.

Comment avez-vous trouvé ce travail?

Sur Internet, j’ai regardé des annonces, comme ça et puis j’ai vu l’annonce: assistant commercial pour le Salon du Livre, moi je n’aime pas du tout le commercial, mais je me suis dit “Salon du Livre, c’est intéressant” je peux commencer comme assistante commerciale et apres évoluer et voilà j’ai commencé comme assistant commercial et maintenant je suis chargée du marketing.


Qu’aimez vous le plus dans votre travail?

Moi, j’adore mon travail, j’aime tout, mais ce que j’aime le plus c’est le contact avec les gens, être en contact avec les gens, leur pour parler pour voir et résoudre les problèmes, c’est ça que j’aime le plus.


Que n’aimez-vous pas dans votre travail?

La logistique, quand je dois faire des choses de logistique, par exemple réserver un restaurant ou créer des badges pour les exposants. Tres logistique auxquels tu ne réfléchis pas, je n’aime pas.


Selon vous, qu’est-ce qu’ un bon marketing? Qu’est-est ce qu’on veut atteindre avec le marketing?

Il faut que tu rende ton produit que tout le monde aie l’envie d’acheter ton produit, qu’il n’y ait que ton produit par exemple quand tu penses a portable tu penses iPhone, ou le plupart de gens pense a iPhone, alors c’est ça le marketing, il faut rendre ton produit unique. Tu travailles beaucoup avec les commerciaux, beaucoup avec la publicité aussi parce que bien sûr il y a la publicité, le côté déco , il faut rendre le produit “Wahou” , il y a le marketing qui cherche un peu de stratégie - ou est-ce que tu vas mettre ton affiche, comment tu vas faire la publicité.



 



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