"Spaghetti bolognese“ – une seduction divine
Les ustensiles de cuisine font du bruit. C`est le moment qui sonne comme une harpe dans mes oreilles. Chaque vendredi, chaque semaine après 5 jours de travail épuisant, il est l'heure de « Spagehtti Bolognaise » chez nous, à la maison…et moi, je suis déjà assis devant mon verre de bon, fort vin rouge en attendant le conte de fées culinaire, la révélation italienne gorgée d`ail. Lorsque le dernier bruit de brossage disparaît, nos narines frémissent et aspirent la délicate odeur des herbes et des tomates fraîches et gâtées par le soleil méditerrané. 1-2-3- prêt ! C`est le moment de se mettre en position. Le moment d'être armé d'une cuillère et d'une fourchette. Le moment où l'on passe du statut de citoyen à celui de combattant. Le moment où tout se joue – jouissance ou trahison. On y va ! Mais strictement selon l'ancien…comme il se doit ! Comme une bombe sonore, le pot chaud frappe la table. Les rayons de couleur chair illuminent la pièce ! Ce n'est pas l'instant de penser au monstre de glucides, se rendre compte du nom que portait le bœuf, s'imaginer avec quel sentiment la sensation de plénitude que l'on aura ce soir en s'enfonçant dans les oreillers. D'un côté ce sont en effet des pensées cauchemardesques, mais d'autre côté l'huile d'olives pressée à froid balaye ces réflexions avec tendresse. Pendant que mes enfants tapent rythmiquement sur la table avec leurs cuillères dans l'attente, je retire délicatement la précieuse pâte cuite « al-dente » de la casserole et crée dans mon assiette un paysage lacustre rempli de persil, de concentré de tomates, d'origan, de hachis parmentier et d’oignons !
L’ordre doit être respecté ! Nous ne mangerons qu'après que tous ont été servis – mais ensuite rien ne nous arrête. La silence n'est interrompu que par nos mouvements de mastication, ou la douceur de l’amidon se mêle aux tanins et aux ingrédients les plus fins.
Bien que la saveur divine doive rester éternellement, nous avalons le feu artificielle culinaire en peu de temps. C’est la bouche, les mains et les chemises rouges de sang que nous quittons finalement le champ de bataille. Une fois de plus, cela en valait la peine. Le Week-End peut commencer !
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